Les établissements bancaires facilitent encore pour le moment l’accès à la propriété aux épargnants dont le profil de risque est limité. Mais les modalités selon lesquelles elles accordent un crédit immobilier devraient se durcir sur l’année qui vient. Car, entre bouleversements fiscaux et remontées des taux d’intérêt, l’année 2019 s’annonce maussade pour le marché de l’immobilier.

2019 : une année terne pour le crédit immobilier

Des taux d’intérêt bas encouragent encore l’accès à la propriété des Français, jusqu’à fin janvier 2019. Des outils comme les simulateurs en ligne leur permettent d’accéder aux meilleures solutions de crédit immobilier, selon leur situation. C’est le moment d’en profiter pour les primo-accédants, car le vent devrait vite tourner, en ce qui concerne les taux d’intérêt.

Les spécialistes parlent d’une hausse de 0.5 points du taux de crédit, qui devrait atteindre la barre symbolique des 2 % d’ici décembre 2019. La BCE annonce cette hausse pour les taux longs, soit les taux concernant les crédits de 10 ans. Cette hausse est à mettre directement en relation avec l’inflation. Pour l’instant, elle stagne à un rythme annuel moyen de 2.2 %,  quand le taux d’intérêt du prêt moyen se situe autour de 1,43 %. Mais c’est des effets de la politique européenne qu’il faut attendre les bouleversements propres pour la faire grimper. À nos côtés, Les États membres comme l’Allemagne, l’Espagne ou l’Italie tablent sur une hausse des taux autour de 2 %.

En conséquence, les spécialistes tablent sur une baisse de 20 à 30 milliards d’euros du volume des emprunts, en termes de crédit immobilier, sur 2019. Actuellement, les Français sont de moins en moins nombreux à souhaiter se porter acquéreur d’un bien. Ils ne sont plus que 30 %, contre 35 % l’année dernière, selon un sondage de l’Ifop. Les prix de l’immobilier, jugés trop hauts par la majorité d’entre eux, semblent être leur principal frein.
Une baisse du marché de l’immobilier s’annonce donc, car même si les prix risquent de baisser pour compenser la hausse des taux d’intérêt, le moral des Français restera vraisemblablement en berne.

La loi Élan pourrait toutefois amener une petite éclaircie dans ce tableau. La hausse du taux d’intérêt d’un crédit immobilier pourrait être grâce à elle, largement compensée par certaines baisses de prix. De fait, la loi prévoit une simplification des normes, permettant de construire plus et plus vite. Une offre plus large de logements devrait ainsi apparaître et provoquer un ajustement des prix sur le marché.

 La question de la fiscalité

Les conséquences immédiates du prélèvement à la source ne sont pas de nature à sécuriser les Français. Leur réticences quant à la mise en pratique globale de cette réforme sont bien connues et de nature à tempérer leur projets d’endettement. Parmi elles, citons la peur de perdre du pouvoir d’achat et le sentiment de gagner moins d’argent. Une ambiance maussade donc, qui n’inciterait pas les ménages à s’engager dans un crédit immobilier.

Mais qu’en est-il du montant des emprunts consentis par les banques avec l’avènement du prélèvement à la source ? Car, en déduisant directement chaque mois l’impôt sur le revenu du salaire des contribuables, l’état procède à un rabotage de leur revenu mensuel. Les Français verront-ils donc leurs capacités d’endettement revues d’autant à la baisse par les banques ? Non, répondent ces dernières, qui garantissent que le prélèvement à la source ne rentre pas dans le calcul des capacités d’emprunt et d’endettement des ménages. Il reste quand même que le taux de prélèvement exercé chaque mois par l’administration fiscale, rentrera dans l’étude du dossier et dans l’évaluation du risque, avec notamment le calcul d’un « reste à vivre ». Face à cela, de nombreux Français osent affirmer leur crainte à s’engager dans un crédit immobilier. Plus de 55 % craignent de rencontrer des difficultés dans le remboursement de leurs mensualités. Ils redoutent aussi que les banques se montrent moins généreuses dans le montant de leurs prêts.

La pression fiscale exercée sur les Français par les impôts locaux est en revanche, appelée à baisser. Elle a plutôt contribué, ces dernières années, à décourager les Français dans leurs projets de se tourner vers un crédit immobilier. Les choses devraient changer sur ce front, avec la baisse de la taxe d’habitation promise par le gouvernement Macron. La baisse de 3 milliard d’euros, pour 80 % des foyers soumis à cet impôt en 2019, est plutôt une bonne nouvelle pour le marché de l’immobilier. La baisse devrait de plus, se poursuivre en 2020, en exonérant 17 millions de foyers supplémentaires de cette taxe. Une mesure qui, sur le long terme, devrait inciter les Français à ne plus bouder le crédit immobilier pour se remettre à progressivement, réinvestir dans la pierre (à suivre : les conseils du blog : https://www.123immo.info/, sur le sujet).

Le marché de l’immobilier s’apprête à connaître donc, de nombreuses évolutions sur l’année 2019. Les effets conjugués des changements fiscaux et de la politique de nos voisins européens devraient plutôt tirer le marché à la baisse.