Si la chirurgie peut empêcher la propagation d’un cancer de l’estomac et mettre fin à sa récidive, la gastrectomie totale de l’intestin, quant à elle, reste est une opération chirurgicale lourde. Cette intervention consiste d’abord en l’ablation totale de l’estomac, puis à relier l’œsophage avec l’intestin grêle sur une anse en Y. Ce geste chirurgical change la façon dont la digestion s’opère. C’est pourquoi après l’opération, les malades vont devoir changer leur mode vie et s’adapter à la perte d’estomac, pour pouvoir s’installer, au fil du temps, dans « une nouvelle normalité digestive ».

Qui en a besoin ? 

L’ablation d’une partie ou de la totalité de l’estomac dépend de l’endroit où se situe la tumeur de l’estomac et l’étendue de sa propagation. La gastrectomie totale ou ablation totale de l’estomac est employée lorsque la tumeur se trouve dans les deux tiers supérieurs de l’estomac ou lorsqu’elle s’étend au niveau de la jonction œsogastrique, sans pour autant toucher l’œsophage. Le geste chirurgical consiste donc à retirer en totalité l’estomac, un bout de l’œsophage et du duodémum, afin de pouvoir, par la suite, rétablir la continuité du tube digestive, en reliant l’œsophage à l’intestin grêle sur une anse en Y. Au cours de cette intervention chirurgicale digestive lourde, d’autres organes peuvent être retirés comme c’est parfois le cas de la rate et/ou la vésicule biliaire.

Le rétablissement de continuité après la gastrectomie totale est un montage dont l’avantage est de mieux protéger les patients du reflux alcalin biliaire, provoquant des œsophagites réfractaires, aux antiacides. 

Lors de l’intervention, une sonde de jejunostomie est généralement posée, afin de réalimenter directement le malade dans son intestin. Via cette sonde ou tuyau de plastique sortant de l’abdomen à côté de l’ombilic, le patient s’alimente progressivement et évite la dénutrition. 

Même si le cancer ne peut être éliminé totalement, la gastrectomie est un moyen chirurgical employé pour soulager les symptômes comme la douleur et les saignements de l’estomac. Totale ou partielle, cette opération de l’estomac vise à empêcher la propagation de cancer et éviter la récidive.

Quel suivi post-opératoire ?

 

Après une intervention chirurgicale, des douleurs surviennent fréquemment dans la zone opérée. Elles sont généralement soulagées grâce à la morphine ou un autre traitement anti-douleur. Au cours de l’intervention un ou plusieurs drains sont posés au niveau de l’abdomen et à travers la peau. Ils permettent l’évacuation du sang et de la lymphe afin d’éviter, durant la phase de cicatrisation, leur accumulation dans la zone traitée chirurgicalement. Sous 2 à 5 jours et sans complication, ces drains, ne causant aucune douleur, sont retirés. Une sonde urinaire est également mise en place pour recueillir les urines et s’assurer du bon fonctionnement des reins. Enfin, s’ajoute aussi la prise d’un traitement anticoagulante pour éviter la survenue de la phlébite post-opératoire. 

Enfin, l’ensemble de ce qui a été retiré lors de l’opération est analysé par un pathologiste, afin de déterminer jusqu’où les cellules cancéreuses se sont propagées dans le corps du malade.

 

Existe-il des complications ?

Comme toute opération chirurgicale des effets secondaires comme des complications sont possibles et peuvent survenir dans les semaines suivant l’intervention. 

L’ablation de l’estomac peut avoir des effets sur l’alimentation et donc impacter l’état nutritionnel du malade, avec :

  • Une perte de l’appétit due à une insuffisance hormonale inhibant le déclenchement de la faim
  • Le dumping syndrome ou surcharge du jéjunum provoquée par une arrivée trop rapide des aliments après le repas
  • La perte de poids
  • Une carence en vitamine B12
  • Le reflux biliaire 
  • Les diarrhées

Quant aux complications, elles sont communes à toute chirurgie de l’estomac, qu’elle soit partielle ou totale. Parmi les principales, nous avons :

  • Les hémorragies
  • Les infections lors de la cicatrisation
  • La thrombose veineuse ou phlébite
  • La survenue de fistule
  • Une fatigue générale avec douleur fréquente au niveau de la zone opérée